<-- Encore en vie d'attendre

 

On est souvent aveugle et sourd à l’évocation de la mort.

On ne veut pas voir la mort ni celle de nos proches ni la nôtre. Ni même celle de corps étrangers.
Aveugle et sourd, nous passons pourtant d’une action à une autre. Entre ces moments d’actions et de mouvements, des moments d’attente.
Ainsi, chaque jour, depuis notre naissance jusqu’à notre mort, nous attendons. Notre vie est ponctuée de moments d’attente.
Mais qu’attendons nous exactement ?

J’attends un train, un bus, un je ne sais exactement quoi, le bon moment, …
D’autres attendent un enfant, l’ascenseur, que le feu passe au vert, …

A-t-on envie d’attendre ou est-on en vie d’attendre ?

Toutes ces attentes permettent-elles d’attendre la mort avec plus d’insouciance, plus de liberté, plus de tranquillité, plus de sens, plus de vie ?
Toutes ces attentes permettent-elles d’être aveugle et sourd à l’idée de notre propre mort ?

Ou bien avoir conscience que nous attendons finalement notre propre mort. Cela nous permet-il d’avoir une meilleure conscience de la vie, une soif de regarder, de profiter de chaque instant, même dans l’attente.
Avoir enfin la patience d’attendre.