Correspondances & Carnet - Voyage Immobile

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----- Original Message -----
From: Picabiette
To: Cathbleue
Sent: Sunday, February 23, 2003 8:13 PM
Subject: les juifs sont des chinois qui s'ignorent


Lao Tseu

Screwdriver pour moi...

C'est incroyable ce que les sociétés occidentales exportent leurs produits, soit, mais aussi leurs moeurs. Dont la concurrence.
Si tu crois que Vitali Spektor va pouvoir développer son affaire tranquillement, tu te trompes. Il a un concurrent moscovite, un certain Gera Benkovich, qui commercialise un breuvage casher lui aussi, la Yevreskaya vodka (vodka juive), produit de la distillerie Ourojaï. M'a l'air d'un grand mondain.

Ma faveur ira à Vitali.

Rencontré un illuminé au billard de l'hôtel Vostok, le seul hôtel de Birobidjan. Qui me démontre de manière irréfutable que les juifs sont des chinois. C'est simple: Lao-tseu a été conservateur des archives de la province du Honan. La province du Honan, tu sais ce que c'est? Le Birobidjan. Où, tiens-toi bien, on a retrouvé dans les cendres d'une synagogue incendiée une inscription qui dit: Moshé enseignait le king k'ao dont le tao et le te étaient parfaits. Ha !
Le king k'ao n'est pas une marque de chocolat, mais la vraie foi. Tao - la voie - te - la vertu.
Et d'un.

Lao Tseu, qu'est-ce qu'il fait, quand il n'est pas conservateur des archives ? Il enseigne. Il enseigne des tas de choses sur l'unité primordiale du monde (c'était au temps du bon temps : "l'unité primordiale du monde" ! Il faudrait en toucher un mot à Dubble you). "Unité primordiale du monde", c'est trois choses: l'invisible (Yi), l'inaudible (Hé) et l'intangible (Weï).
Dis très vite: YiHéWeï... Plusieurs fois. Allez ! Tu dis quoi ?
Yavhé.
Et de deux.

Heureusement qu'il y a le billard, dans la vie du Far East. Lui ai collé la pilée, à l'illuminé.

T'embrasse,
Picabiette


Si tu poursuis ton abondante correspondance avec Dubble you, transmets-lui de ma part un poème de Lao Tseu:

Les armes
Les armes sont des instruments néfastes, et ne sont pas des instruments de gentilhomme.
Le sage ne s'en sert que par nécessité.
Parce qu'il honore la paix et la tranquillité et ne se réjouit pas de sa victoire.
Celui qui se réjouit de sa victoire prend plaisir à tuer les hommes.
Celui qui prend plaisir à tuer les hommes ne peut jamais réaliser son idéal dans le monde.

Le massacre des hommes, il convient de le pleurer avec chagrin et tristesse.
La victoire dans une bataille, il convient de la traiter selon les rites funèbres.